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Les nouveaux produits hypothécaires : entre accessibilité et endettement

À partir des années 1990, les changements apportés au régime de garantie de l’assurance hypothécaire par le gouvernement fédéral ont permis aux Canadiens d’avoir accès à de nouveaux produits hypothécaires. On pense notamment aux prêts requérant une faible mise de fonds et aux prêts à amortissement prolongé. Ces nouveaux produits financiers ont permis à des Canadiens plus jeunes ayant accumulé peu d’épargne et à des Canadiens moins fortunés d’acheter une propriété à crédit, ce qui aurait été impossible auparavant. À cela s’ajoutent, entre autres, les prêts hybrides où une marge de crédit accompagne le prêt hypothécaire.

À la lumière de cette recherche, nous constatons que l’achat d’une propriété est un exercice complexe qui oblige les premiers acheteurs à assimiler, en peu de temps, une quantité importante d’information. D’ailleurs, pour les néophytes du monde bancaire, les expressions utilisées pour définir les caractéristiques des produits hypothécaires sont difficiles à comprendre.

De plus, un sondage effectué par la firme Environics pour le compte d’Option consommateurs indique que les consommateurs de 18 à 29 ans et les ménages qui gagnent un revenu de moins de 60 000 $ par an ont plus de mal que les autres groupes de la population à comprendre les caractéristiques de ces produits. En ce sens, Option consommateurs croit que l’on doit favoriser l’éducation en matière financière spécialement pour ces groupes qui ont, désormais, plus facilement accès au crédit hypothécaire.

Les consommateurs canadiens ont été friands du crédit disponible par le biais des nouveaux produits hypothécaires. L’une des conséquences de cet engouement est que leur niveau d’endettement est monté en flèche. Alors qu’ils avaient globalement emprunté 250 milliards de dollars en crédit hypothécaires en 1990, cette somme s’élevait à près de 800 milliards de dollars en 2007.

Si, le crédit hypothécaire au nombre de Canadiens propriétaires d’augmenter, leur endettement les rend plus vulnérables à une augmentation des taux d’intérêt. Selon nous, cette vulnérabilité accrue soulève un questionnement concernant l’objectif vers lequel doit tendre les politiques publiques en matière d’habitation. Autrement dit, les politiques publiques doivent-elles continuer à favoriser l’accès à la propriété en augmentant l’accessibilité au crédit hypothécaire ? Voilà une question à laquelle Option consommateurs n’a pas encore trouvé de réponse.