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Transférer les connaissances en efficacité énergétique aux consommateurs à faible revenu : les meilleures méthodes

Cette recherche permet de faire la lumière sur les meilleures pratiques d’intervention en matière d’efficacité énergétique visant à rendre plus écoénergétiques les comportements énergivores des ménages à faibles revenus. Pour y parvenir, nous avons d’abord expliqué brièvement pourquoi les programmes d’efficacité énergétique en Amérique du Nord sont si importants pour les ménages à faible revenu. Nous retiendrons que les ménages à faible revenu canadiens sont affectés plus durement que les ménages plus aisés par le prix élevé des denrées énergétiques et que, en général, leurs comportements sont plus énergivores que celui de l’ensemble des ménages canadiens.

Pour faire face à ces aléas, la pratique de comportements éconergétiques peut être stimulée par l’entremise de programmes d’efficacité énergétique visant spécifiquement à éduquer et/ou sensibiliser les gens qui y participent. Nous avons donc, en deuxième lieu, effectué une analyse de la recherche scientifique traitant des programmes d’efficacité énergétique et des moyens que l’on y trouve pour stimuler des changements comportementaux chez les consommateurs qui y participent.

Nous constatons que les concepteurs de programmes d’efficacité énergétique peuvent utiliser une vaste gamme de stratégies d’interventions telle que la diffusion d’information sur l’économie d’énergie par l’utilisation de rétroaction, de fixation d’objectifs associés à des récompenses financières ou, même, par des campagnes médiatiques ou des ateliers personnalisés. À cet égard, nous sommes d’avis que l’utilisation de plusieurs stratégies d’intervention dans un même programme peut permettre une réduction significative de la consommation d’énergie chez les participants.

D’autre part, nous retiendrons, qu’il est important de bien connaître le marché pour lequel un programme est destiné. Ce programme doit s’attaquer à un aspect bien réel du problème pour la clientèle visée. Par ailleurs, cette dernière doit être étudiée, ce qui permettra de déterminer quels sont les changements de comportements qui peuvent être implantés avec succès.

En dernier lieu, nous avons présenté diverses approches d’efficacité énergétique à des participants à des groupes de discussion composés d’individus appartenant à des ménages à faible revenu afin de savoir ce qu’ils pensent de la pratique de l’efficacité énergétique. Pour nous permettre de proposer des initiatives variées, nous avons mandaté une firme externe afin d’effectuer un balisage de l’offre de programmes d’efficacité énergétique en Amérique du Nord. De ce balisage, six grandes catégories d’approches ont été caractérisées et jumelées à un exemple de programme actuellement en vigueur. Après avoir présenté ces approches aux participants des groupes de discussion, nous voulions découvrir les plus susceptibles de les faire adopter des comportements davantage écoénergétiques.

Il ressort de ces groupes de discussion des opinions très variées de la part des participants, ce qui fait écho à la très grande hétérogénéité de ce que constitue les « ménages à faible revenu ». On constate tout d’abord que les participants semblent apprécier davantage les approches qui les placent eux-mêmes au centre de l’intervention.

Ainsi, bien qu’ils apprécient les programmes leur permettant de bénéficier de mesures lourdes (telles que l’amélioration de l’isolation ou le remplacement de fenêtres), ils ont apprécié tout particulièrement les programmes d’efficacité énergétique comportant un volet éducationnel livré sous forme d’atelier privé accompagné d’un audit énergétique personnalisé. Nous pouvons donc en déduire que c’est ce type de programmes qui serait le plus à même d’amener les ménages à faible revenu à modifier leurs habitudes de consommation d’énergie et d’adopter des comportement écoénergétiques.