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Épargner et investir en utilisant les FinTech: Comment concilier l’innovation et la protection des consommateurs?

Aujourd’hui, nombre d’entreprises offrent au consommateur d’épargner et d’investir en ligne via un robot conseiller. Tantôt on lui propose d’arrondir au dollar près chacun de ses achats, puis de déposer dans un compte l’argent ainsi épargné pour éventuellement l’investir. Tantôt on lui offre de déposer ses avoirs dans des placements relativement risqués, notamment des fonds négociés en Bourse.

Les pages d’accueil des trois entreprises de FinTech étudiées, soit Mylo, Wealthsimple et Portefeuile futé BMO, regorgent de phrases promotionnelles. Mais l’information, elle, y est relativement vague. Le consommateur qui se contente de parcourir ces pages avant de se lancer dans l’aventure risque donc de ne pas savoir dans quoi il s’embarque. Pourtant, il y est invité à agir rapidement. Chez Mylo, on lui propose d’investir en 10 minutes et, chez Wealthsimple, en 5 minutes!

Pour en savoir plus, le consommateur doit lire divers documents légaux. Il y trouvera des renseignements pertinents, notamment sur les mesures de protection qu’il doit prendre, mais aussi une grande quantité de clauses d’exclusion de responsabilité. De plus, bien que la plupart des entreprises aient visiblement fait un effort en ce qui a trait à la clarté de leurs documents, elles ont parfois des pratiques qui peuvent prêter à confusion.

Selon le sondage que nous avons réalisé auprès de 800 consommateurs canadiens de quatre provinces, soit le Québec, l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique, les personnes qui utilisent actuellement ces plateformes ou qui les ont utilisées au cours des trois dernières années sont surtout des hommes de 35 à 54 ans. Mais la génération suivante – soit les millénariaux – n’est pas loin derrière. Or, selon notre sondage, cette génération est attirée par la rapidité et la flexibilité qu’offrent les plateformes.

Les personnes âgées de 25 à 35 ans, quant à elles, affirment se sentir en contrôle lorsqu’elles font affaire avec une entreprise de FinTech et peu inquiètes en ce qui concerne la protection de leurs renseignements personnels. Par contre, en les questionnant, on s’aperçoit qu’elles sont relativement mal renseignées. Il est donc particulièrement important qu’elles soient bien protégées. Est-ce le cas ? Pour le savoir, nous avons étudié la législation fédérale canadienne ainsi que les lois en vigueur dans quatre provinces, soit, ici aussi, le Québec, l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique.

Cela nous a permis de constater que des améliorations sont nécessaires. Heureusement, après avoir repéré les meilleures pratiques qui ont cours en Australie, aux États-Unis, en France, au Royaume-Uni, à Singapour, en Suisse et en Union européenne, nous pouvons affirmer qu’il y a là moult pistes intéressantes qui pourraient être utilisées afin d’augmenter la protection des consommateurs à l’égard des FinTech en matière d’épargne et d’investissement.