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Étude des besoins des aînés affectés de problèmes cardiaques à l’égard de l’information nutritionnelle et plan d’action

Cette étude, financée par le Fonds pour la santé de la population de Santé Canada, vise la problématique de l’information nutritionnelle pour les personnes âgées de 50 à 65 ans atteintes de maladies cardio-vasculaires.

Les maladies cardio-vasculaires, qui touchent le cœur et les vaisseaux sanguins, sont la première cause de mortalité au Canada tant pour les hommes que les femmes. Elles représentent ainsi 36 % des décès, c’est-à-dire 79 457 décès par an. Les statistiques démontrent qu’il y a une augmentation significative de l’incidence des cas de maladies cardio-vasculaires vers l’âge de 45 ans pour les hommes et de 55 ans pour les femmes.

Il existe une multitude de formes de maladies cardio-vasculaires, dont le niveau de gravité varie énormément. Une arythmie cardiaque, c’est-à-dire un battement de cœur irrégulier, peut être considéré comme une des formes les plus douces de maladies cardio-vasculaires, alors qu’un arrêt cardiaque est évidemment beaucoup plus grave, celui-ci pouvant causer plusieurs complications et même le décès du patient.

Les maladies cardio-vasculaires peuvent se développer au niveau du système de circulation sanguine, du cœur lui-même ou des poumons. Les maladies cardio-vasculaires sont causées par de nombreux facteurs tels que la prédisposition génétique, l’utilisation du tabac, le manque d’activité physique, la haute pression, l’excès de poids, le diabète et la consommation excessive d’alcool.

Plusieurs de ces facteurs de risques peuvent être minimisés par une alimentation saine et enrichie, l’exercice régulier ou l’arrêt de la consommation du tabac, qui permettent de retarder le déclenchement et contrôler les maladies cardio-vasculaires. L’alimentation constitue une variable importante pour les maladies cardio-vasculaires. Ainsi, les gras saturés et trans ou hydrogénés, le sucre et le sodium constituent les éléments nutritifs nuisant à la santé cardio-vasculaires et augmentent les risques de maladies.

D’un autre côté, les gras monoinsaturés et polyinsaturés ainsi que les fibres favorisent une meilleure condition cardio-vasculaire. Les personnes atteintes de maladies cardio-vasculaires qui désirent choisir des aliments sains doivent connaître ces informations et être en mesure d’identifier les éléments nutritifs nuisibles ou favorables à leur santé par une information nutritionnelle appropriée. L’étiquetage nutritionnel constitue le principal moyen de communiquer l’information nutritionnelle aux consommateurs.

Actuellement, un projet de modifications de la réglementation est en cours et nous espérons que celles-ci permettront de corriger certaines lacunes révélées par la documentation consultée, les partenaires du projet et les participants au groupe de discussion. Les principaux problèmes relatifs à l’étiquetage actuel pour la population ciblée par l’étude sont la difficulté à comprendre le contenu du tableau d’information nutritionnelle, la difficulté à lire la liste des ingrédients (caractères trop petits), la difficulté à comprendre certains termes de la liste des ingrédients et le manque de crédibilité des allégations nutritionnelles (faible en gras, faible en sel, etc.).

En plus de l’étiquetage nutritionnel sur les emballages des produits alimentaires, il existe quelques moyens de transmettre l’information nutritionnelle et leur efficacité est variable. Selon l’étude de la documentation sur le sujet, l’avis des partenaires de l’étude et les personnes ayant participé aux groupes de discussion et aux séances d’information, certains moyens de communication sont peu ou pas efficaces. Les centrales d’information des fabricants (lignes 1-800), les dépliants et les informations en magasin, les dégustations et démonstrations en magasin, les cassettes vidéo ou audio, les publicités données par les entreprises alimentaires et l’Internet ne constituent pas des stratégies d’information efficaces.

Par contre, certaines stratégies complémentaires à l’étiquetage nutritionnel s’avèrent particulièrement efficaces et nous recommandons qu’elles soient favorisées par Santé Canada. La stratégie la plus efficace serait l’apposition d’un logo sur l’ensemble des produits alimentaires favorisant la santé cardio-vasculaire.

La Fondation des maladies du cœur du Québec a mis sur pied le programme volontaire Visez-Santé, où les entreprises désirant y adhérer soumettent leurs produits à la Fondation afin qu’elle en fasse l’examen nutritionnel. Si le produit est considéré comme étant favorable à la santé cardio vasculaire, la Fondation y appose un logo. Un tel système d’étiquetage est à la fois simple et fiable, étant donné que l’examen est réalisé par des experts en nutrition.

Ce programme a toutefois le désavantage d’exiger des frais pour les fabricants et seules les entreprises disposant de forts volumes de ventes peuvent y adhérer. Nous suggérons que Santé Canada mette sur pied son propre programme d’examen de la valeur nutritive des aliments, mais que celui-ci s’applique de façon universelle et sans frais pour les fabricants.

La publicité commanditée par Santé Canada sur les éléments nutritifs et sur l’interprétation des étiquettes constitue un autre moyen efficace de compléter l’information fournie par l’étiquetage nutritionnel. Une telle publicité doit être soutenue pour être efficace. Les livres de cuisine santé, les menus sur mesure offerts par des traiteurs et les cours de cuisine santé constituent également des moyens efficaces.

Finalement, les campagnes de sensibilisation et d’information constituent des moyens à la fois efficaces et appréciés par la population ciblée par le projet. Cette méthode d’information permet de combler plusieurs lacunes du système d’étiquetage actuel et de défaire plusieurs mythes à propos de l’alimentation.

Nous avons eu l’occasion de tester l’efficacité de ce moyen de communication en organisant dix séances d’information. Les résultats du questionnaire et du sondage auxquels les participants ont répondu nous ont permis de constater que les connaissances en matière d’information nutritionnelle de la population ciblée par l’étude étaient moyennes et que ces séances ont été très appréciées et leur ont permis d’apprendre beaucoup sur le sujet.