Option consommateurs présente ses commentaires dans le cadre de la consultation sur l’intelligence artificielle (IA) et la concurrence lancée par le Bureau de la concurrence. Tout d’abord, les commerçants peuvent utiliser l’IA lorsqu’ils transmettent des informations aux consommateurs. L’IA peut permettre de générer des images ou des vidéos pour la publicité de leurs produits. Des entreprises peuvent également utiliser l’intelligence artificielle dans leur service à la clientèle sous la forme d’agents conversationnels. Dans tous les cas, les informations communiquées ne doivent pas induire les consommateurs en erreur et les entreprises devraient prendre les mesures nécessaires afin d’assurer que les représentations reflètent adéquatement les produits ou les services qu’elles offrent aux consommateurs.
Ensuite, l’IA peut permettre d’effectuer une personnalisation des prix et des offres présentés aux consommateurs. Par exemple, si un consommateur consulte des publications en ligne sur une destination touristique, une agence de voyages pourrait ensuite lui présenter des offres et des prix, modulés selon l’intérêt inféré du consommateur à faire ce voyage. Cette pratique repose sur la collecte et l’utilisation de renseignements personnels. Elle soulève donc des interrogations quant à la protection de la vie privée des Canadiens, notamment en ce qui a trait au consentement valable et à l’intérêt légitime pour la collecte et l’utilisation de renseignements personnels dans cet objectif. Elle limite également la capacité de comparer adéquatement les prix des produits puisque ceux-ci sont variables selon les consommateurs.
Enfin, les accords anticoncurrentiels et les fusionnements sont deux domaines où l’intelligence artificielle peut avoir une incidence significative sur la concurrence de divers marchés. L’IA peut permettre aux entreprises d’utiliser des algorithmes pour analyser les offres de leurs compétiteurs et ajuster leurs prix en conséquence, ce qui peut nuire à la concurrence et empêcher les consommateurs de comparer les prix de manière adéquate. Des cas de collusion algorithmique intentionnelle ont déjà été observés, et démontrer ces collusions s’avère complexe pour les autorités, surtout lorsque les algorithmes prennent des décisions autonomes.
De plus, l’adoption croissante de l’IA jouera un rôle prépondérant dans l’examen des fusionnements. Les algorithmes renforcent les capacités des entreprises en matière de collecte de données et de prévisions de marché, ce qui pourrait intensifier les comportements anticoncurrentiels. L’IA peut également modifier certains critères d’analyse des fusions, rendant nécessaire la modernisation de ces paramètres. Les entreprises peuvent exploiter les données des consommateurs pour segmenter le marché, et la modélisation prédictive algorithmique permet de comprendre en profondeur les concurrents et les conditions du marché. Pour prévenir ces comportements, il est crucial de garantir un financement adéquat des autorités règlementaires, de mettre à jour les paramètres d’analyse des fusions et d’inclure des spécialistes de l’informatique dans les études de marché.
