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Professionnalisme et protection des consommateurs: les deux faces d’une même pièce

CREDIT PHOTO: AbsolutVision (Unsplash)

Il existe différents organismes et outils en matière de protection des consommateurs au Québec. Le professionnalisme en est un extrêmement important qui a fait ses preuves dans de nombreux domaines, notamment celui des services financiers. Mais connaissez-vous bien son fonctionnement ?

Vous avez sans doute déjà entendu parler du Collège des médecins du Québec, du Barreau du Québec ou de la Chambre des notaires. Ces organismes font partie des 46 ordres professionnels qui composent le système professionnel québécois et dont la mission est la protection du public. Le raisonnement qui sous-tend ce système est simple : le législateur a estimé qu’il serait dangereux, pour les consommateurs, de laisser n’importe qui exercer certains métiers exigeant des compétences, des connaissances et un savoir-être particuliers. D’où la création des professions dites « réglementées », qui doivent respecter des exigences strictes en matière de formation, de déontologie et de conduite professionnelle.

Dans l’univers des services financiers québécois, c’est la Chambre de la sécurité financière (CSF) qui veille au professionnalisme de quelque 32 000 conseillers en services financiers pratiquant dans différents domaines (voir le premier encadré ci-dessous).

Comme pour les ordres professionnels, la mission de la CSF est d’assurer la protection du public par l’encadrement de la pratique de ses membres. Ainsi, non seulement les conseillers membres de la CSF détiennent-ils un droit d’exercice délivré par l’Autorité des marchés financiers, mais ils sont également tenus de respecter un code de déontologie et de suivre de la formation continue obligatoire. Par ailleurs, si un consommateur estime qu’un professionnel n’accomplit pas son travail correctement ou commet une faute de nature déontologique, il a la possibilité de porter plainte auprès de la CSF.

Qu’est-ce que les exigences professionnelles apportent au consommateur ?

Le grand principe de base que doit respecter tout conseiller certifié est le suivant : il doit agir dans le meilleur intérêt de son client. Ce principe se traduit par différents comportements que vous pouvez facilement identifier et dont vous devriez discuter avec le professionnel avec lequel vous faites affaire :

  1. Il prend le temps de bien vous connaître

Pour guider quelqu’un, il faut le connaître. C’est pourquoi le professionnel du conseil doit vous poser de nombreuses questions sur votre situation financière et personnelle, vos objectifs et votre niveau de littératie financière… Vos réponses déboucheront sur une analyse rigoureuse et des recommandations qui conviendront à vos besoins.

  1. Il sait de quoi il parle

Les produits financiers sont généralement complexes… C’est précisément la raison pour laquelle vous devriez faire appel à un expert ! Votre conseiller est là pour vous expliquer les caractéristiques des différents produits, leurs avantages et leurs inconvénients. Il doit donc posséder des connaissances approfondies et être en mesure de répondre à vos questions.

  1. Il vous propose des produits adéquats et des stratégies appropriées

Votre conseiller doit être en mesure de vous expliquer le lien entre l’analyse de votre situation et les recommandations qu’il vous fait.

  1. Il vérifie souvent que vous avez bien saisi

Votre conseiller vous invitera à le questionner, réexpliquera ou reformulera plusieurs fois la même idée… jusqu’à ce que vous ayez compris ! Au moment de prendre une décision, c’est votre bonne compréhension des choses qui garantira que vous donnerez un consentement éclairé.

  1. Il consigne tout par écrit

Lorsqu’on a trouvé le conseiller qu’il nous faut, la relation peut durer de nombreuses années au cours desquelles notre situation va évoluer. Il est essentiel de ne rien oublier pour la suite, et donc de conserver un historique des conversations et des stratégies mises en place.

  1. Il est disponible et diligent

Votre conseiller retourne vos appels et traite vos demandes rapidement. S’il exerce en épargne collective, il doit par ailleurs faire un suivi régulier avec vous. Bien que la loi ne prévoie pas de fréquence pour ce suivi et que les besoins puissent varier d’un client à l’autre, l’effectuer sur une base annuelle constitue une bonne pratique.

  1. Il répond sans réserve aux questions concernant sa rémunération

Dans le secteur financier, il existe plusieurs structures de rémunération (salaire, honoraires, frais à l’achat, frais reportés, etc.). Votre conseiller vous aidera à choisir celle qui vous convient le mieux.

  1. Il protège vos données personnelles

Votre conseiller doit garantir la protection des renseignements qu’il collecte sur vous, notamment en utilisant des méthodes de stockage sécurisées.Rappelons en terminant que vous rassurer et vous aider à gérer vos émotions dans les périodes difficiles fait également partie de son rôle – qu’il s’agisse d’épreuves personnelles ayant un impact sur vos finances ou des mouvements boursiers pouvant susciter des angoisses, comme ceux engendrés par la pandémie de COVID-19.

Si vous souhaitez en savoir davantage à propos du conseil professionnel, rendez-vous sur le site Web de la CSF ou appelez-nous au 514 282-5777.

Se familiariser avec les différents titres professionnels des conseillers

Le consommateur averti a tout intérêt à bien connaître les différents titres professionnels des membres de la CSF afin de savoir à qui s’adresser en fonction de ses besoins.

Le représentant en épargne collective

Ce professionnel peut vous conseiller et vous proposer d’investir dans des fonds communs de placement. L’épargne collective du titre réfère aux fonds communs : ce sont des fonds dans lesquels les investisseurs mettent leur épargne en commun. En anglais on parle de mutual funds.

Le conseiller en sécurité financière

La sécurité financière fait référence au domaine de l’assurance de personnes, c’est-à-dire les assurances pour la vie et pour la santé. Ce professionnel, aussi appelé « représentant en assurance de personnes », peut donc vous offrir des services-conseils et des produits d’assurance vie et d’assurance santé.

Le conseiller en assurance et rentes collectives

Quand on parle d’assurance collective et de rentes collectives, on fait surtout référence aux programmes d’avantages sociaux offerts par les employeurs à leurs employés. Comme pour les fonds communs de placement, le terme « collectif » renvoie à la notion de « mise en commun ». Ce professionnel est donc en mesure de proposer aux employeurs des produits et des services-conseils relatifs aux régimes d’assurance et de rentes que les assureurs mettent sur pied spécifiquement pour les entreprises.

Le représentant en plans de bourses d’études

Comme son nom l’indique, ce professionnel offre à ses clients des placements spécialement conçus pour financer les études de leurs enfants.

Le planificateur financier

Le planificateur financier peut vous offrir des conseils dans sept domaines : l’assurance, la finance, la fiscalité, les aspects légaux, les placements, la retraite et la succession. Mais s’il souhaite vous vendre des produits financiers, il lui faut un permis supplémentaire pour distribuer chaque type de produit. Ainsi, pour vous vendre une assurance vie par exemple, il doit détenir un permis de conseiller en sécurité financière.

On compte au Québec 32 000 de ces professionnels et c’est la CSF qui les encadre. Le tiers d’entre eux sont en outre multidisciplinaires, c’est-à-dire qu’ils détiennent de deux à cinq permis de pratique et sont par conséquent autorisés à vous conseiller dans différents domaines.En 2016, une étude du centre de recherche québécois CIRANO observait qu’après 15 ans, les investisseurs ayant eu recours à un professionnel avaient accumulé 290 % plus d’actif que ceux qui avaient investi de façon autonome. Après 4 ans, la différence était déjà de 69 %.